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Rapport moral du Président de l’ADAC 2021-2022
Pour ce rapport moral 2021-2022, je vous laisserai déjà relire celui de 2019-200 et 2020-2021 où toutes les actions engagées étaient répertoriées et les difficultés structurelles et matérielles de l’ADAC analysées.
Il faut savoir que cette année 2021-2022 a été une année de réorganisation et de réflexion sur le modèle économique que devait adopter l’ADAC qui ,ne l’oublions jamais, est une association.
2021-2022 a encore été une année difficile mais constructive et je tiens à remercier la poignée d’amies et d’amis tous adhérents ou partenaires qui ont continué à croire en notre action et ont dépensé leur énergie sans compter. Je parle surtout des adhérents et partenaires africains, les Français, à de rares exceptions ayant montré leur peu d’intérêts pour l’action que nous menons sauf si cette dite action leur rapportait immédiatement…C’est à dire qu’en clair, ils n’ont rien compris à ce qu’est l’ADAC…
Les problèmes de financements n’ont pas encore été résolus et déjà si ceux qui ont des cotisations en retard payaient cela ferait un petit fond de roulement sans que je sois obligé de mettre en permanence la main à la poche pour assurer le fonctionnement quotidien.
En résumé, nous devons trouver nos propres sources de financement à travers les projets portés et les modestes cotisations de nos adhérents.
Nous avons des amis et partenaires qui sont à nos côtés, qui nous soutiennent et qui ont les mêmes problèmes que nous au regard de leurs rapports avec les diverses institutions qui sont sensées gérer les dossiers africains. Souvent les dites institutions dirigées par des bavards incompétents ne connaissent pas grand-chose des peuples africains ou ont une Afrique fantasmée dans des bureaux de la République française ou dans les « boudoirs » bien pensants et cultivent l’entre-soi. Leurs responsables sont plus préoccupés de leur avenir personnel que de l’avenir des rapports entre l’Afrique et la France. Il suffit de constater les brillants résultats obtenus en ce moment par toutes ces dites institutions et les grands spécialistes en chambre de l’Afrique…
Je le répète, ne désespérons pas, il y a aussi des gens humainement formidables et efficaces … Il y a des personnes éclairées et volontaires qui essaient d’inverser ces tendances négatives des rapports entre une partie des peuples africains et la France. Les adversaires économiques et politiques de la France se « régalent » de nos faux pas en Afrique, avec une seule idée : nous mettre en difficulté et nous chasser du Continent africain y compris de l’Afrique francophone
Nous avons un Président de la République qui essaie de faire différemment des pouvoirs précédents, mais qui je le pense fait preuve d’une certaine naïveté en essayant de concilier l’inconciliable…
C’est aussi sans compter sur l’implantation toujours bien vivante de ce qui reste des réseaux de la France-Afrique dont le Président Nicolas Sarkozy était un digne représentant, souvenons- nous du discours de Dakar, de la Lybie, de la Côte d’Ivoire… Son successeur socialiste ne fut pas mieux inspiré et c’est aussi l’influence délétère et l’incurie patente de certains conseillers chargés des dossiers africains à l’Elysée et au Quai d’Orsay.
Notre actuel Président a trop « intellectualisé l’Afrique » et écouté l’Afrique fantasmée décrite par certains de ses Conseillers. Quand je suis arrivé en RDC en 2001, un colonel des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, m’a dit « tu écoutes, tu regardes et tu fermes ta gueule », c’était surprenant, mais tellement vrai… Cela pourrait s’appliquer à pas mal de personnes de l’entourage de l’Elysée ou du quai d’Orsay qui ont certainement une connaissance théorique et toute relative de l’Afrique, même quand elles sont issues des « Diasporas africaines, mais pas l’intelligence de transformer ces connaissances en fonction de la situation réelle et actuelle de ce continent et des tentions géopolitiques qui s’y exercent.
Le Continent Africain n’est pas un jeu virtuel, il sera toujours compliqué de corriger les erreurs et les manquements.
Le terrorisme s’implante en Afrique à cause du non développement des régions africaines et du pillage systématique de toutes les ressources par les grandes puissances. La misère, la corruption locale et le mépris de certaines fausses élites envers les populations sont le carburant du terrorisme.
Quand quelqu’un n’a plus rien à perdre il est une proie facile pour les dogmes mortifères du terrorisme international ou pour venir grossir le tragique et terrible cimetière qu’est devenue la mer Méditerranée…
En cette période 2021-2022 nous avons opéré des changements en fonction des circonstances… Des changements dans l’équipe dirigeante : le Vice Président Valerie Adjahi, s’est mis momentanément en retrait de sa fonction, le temps pour lui de régler les problèmes qu’il a rencontrés sur le terrain en République du Congo. Il a toujours eu le soutien de l’ADAC car il a dû faire face à l’agressivité et à la malhonnêteté de nos concurrents chinois dans le domaine des mines et à la corruption endémique d’une partie de l’administration et de la justice congolaise. Nous pouvons que lui souhaiter une victoire sur l’adversité, à lui et à son partenaire financier membre de l’ADAC.
Il n’en a pas été de même avec un autre projet sur Pointe Noire (RC), projet de Fabrication de pâte d’arachides. Là aussi, il y a eu des difficultés liées au COVID et à la situation économique désastreuse de la République du Congo, mais le porteur du projet dont je passerai le nom sous silence, par courtoisie et pudeur n’a pas bien réagi en face des difficultés du moment. Une partie du financement du projet était assurée par un partenaire de l’ADAC et ami personnel du Président de l’ADAC…C’est à ce titre qu’il a soutenu financièrement ce projet qui aujourd’hui est dans l’impasse, parce que le porteur du projet n’a pas souhaité « jouer collectif » pour que l’ADAC puisse l’aider à passer ce mauvais cap …Problème d’ego et de décisions hasardeuses sans oublier de manque d’organisation. Il a refusé notre aide et un dialogue ouvert permettant de corriger les erreurs et relancer correctement le projet. J’en suis le premier navré car je croyais vraiment en ce projet et en la personne qui le portait. Attendons la suite pour voir si l’avenir me fera mentir…
Nous avons aussi un arrêt d’activité sur la Côte d’Ivoire. Sur tous les projets engagés aucun n’a abouti véritablement. Un des Vice Président de l’ADAC, chef d’entreprise dynamique a été échaudé par la défection d’une importante société française qui pour des changements d’actionnaires et de direction s’est retirée au dernier moment d’un projet numérique ambitieux. Par la suite les autres dossiers sur 2020, 2021 n’ont pas abouti dans le cadre de l’Adac, sans doute, par un manque de volonté de nos partenaires ivoiriens qui ont sans doute choisi d’autres chemins. Pour 2022 il ne s’est rien passé avec la CI en ce qui concerne notre organisation. J’en suis personnellement navré.
Au Sénégal , notre ami et adhérent, représentant l’ADAC en CI, Ibrahim TOURE occupe désormais des fonctions officielles dans le dispositif économique du Sénégal et nous l’en félicitons. Nous avons aussi plusieurs projets intéressants qui pourraient voir le jour en 2023 dans les domaines de l’agroalimentaire. Nous cherchons des partenaires fiables côté européen pour épauler ces projets.
En République du Congo, dans le nord du pays notre nouveau Secrétaire Général, Ange Laurent Coddy fait progresser son association humanitaire pour handicapés et a déjà pas mal de réalisations à son actif comme la création d’une école, d’une menuiserie pour la formation professionnelle, d’un ensemble agricole pour faire du maraichage. Il vient de lancer avec l’ADAC comme partenaire, la remise en valeur de 20 ha de cacao de forêt et la culture de « poivre » d’une qualité exceptionnelle en partant d’un poivre sauvage. La chaine de valeur se met en place et là aussi nous cherchons des partenaires pour venir abonder cette activité qui a dépassé le stade de projet pour une réalité.
En République Démocratique du Congo, Le représentant de l’ADAC est désormais le Professeur Boniface Kabisa, éminent juriste et criminologue ayant un pied sur le Continent africain et l’autre sur le Continent européen, Robert Osubi reste toujours un de nos partenaires, mais force est de constater que son action sur le terrain a été très limitée et que nous avons besoin de plus de dynamique pour un si grand pays. Nous sommes toujours partenaire avec la CCI RDC de notre ami Makela… Notre Membre d’Honneur le Général Major Benoit Faustin Munene a plusieurs projets privés dans le domaine de l’Agriculture , projets suivis par notre nouveau VP responsable du dossier agricole et agroalimentaire, Monsieur Alain Fournier. Un ensemble de dossiers importants dans le domaine de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du développement économique local verront le jour en 2023, suivis par l’équipe dédiée à la RDC : Boniface kabisa, AG Kamin, Alain Fournier, Didier Renaud.
En RDC il y a aussi la réussite de la Ferme Aquacole de Mbandaka dans la province de l’Equateur. Henriette Likoku et Bruno Leon Likoku sont à la tête de cette réalisation naissante. Ils sont adhérents de l’ADAC. Henriette a dernièrement été lauréate d’un des trophées eaf – cpme pour la récompenser de son action et de la réalisation de ce projet.
Au Cameroun, nous avons deux personnes qui travaillent sur les dossiers de ce pays : notre représentant officiel, monsieur Bernard Guilpin et notre partenaire de tous les instants Brigitte Moumy qui représente l’organisation patronale « ecam » , qui fait également parti de « eaf » ( l’entrepreneuriat au féminin-cpme). Une des adhérentes « d’ecam », chef d’entreprise, a également été lauréate d’un des trophées eaf-cpme 2022.
Je dois dire que sur le Cameroun, pour le moment, nous « bougeons » beaucoup, mais n’avons pas de projets concrets… Pourtant en mai 2022 ecam et l’ADAC ont organisé avec la cpme deux jours de rencontres en visio conférence entre des PME françaises et des TPE, PME camerounaises… CQFD 47 entreprises camerounaises en visio pour 12 entreprises françaises…
Le dossier phare au Cameroun est le projet porté par notre ami et partenaire Paul Njanjo ; la ville nouvelle de « DIBAMBA BEACH » située au dessus de DOUALA sur la route de YAOUNDE. Ce projet avance et la ville commence à sortir de terre. Là aussi nous cherchons des partenaires solides, techniques et financiers. C’est un projet sur 20 ans… Il a pris du retard, là encore pour cause de corruption des politiques et des administrations camerounaises.
Nous avons également des dossiers sur le Tchad, la RCA la Guinée Conakry, le Mali. La situation actuelle de ces pays ne fait pas courir les entrepreneurs et les investisseurs, pourtant c’est le moment de se positionner en s’appuyant sur la société civile, les PME, les TPE et les associations locales.
En ce qui concerne nos partenaires français : j’ai donné ma démission du poste (bénévole) de « responsable Afrique » dans la commission internationale de la cpme. Non pas, parce que je ne suis plus adhérent de la cpme, mais parce que force a été de constater le peu d’appétence des PME et TPE de la cpme pour le continent Africain. En dehors des bavardages sans lendemain aucun projet commun n’a pu être mené à bien. J’en ai tiré les conclusions qui s’imposaient et si je reste ponctuellement disponible auprès de la « cpme nationale » et de son Président pour toute entreprise qui souhaiterait s’ouvrir à l’Afrique, je ne voulais pas continuer « à faire du vent » pour des entreprises qui ont sans doute d’autres préoccupations et ne manifestent aucun intérêt pour le Continent africain. Si des membres de la Commission internationale de la cpme veulent travailler avec l’Afrique à travers l’ADAC, selon notre éthique, ils sauront où nous trouver. Voilà mes conclusions en ce qui concerne ce sujet.
Sur le plan financier, 2021-2022 a été aussi dur que l’année précédente. Nous avons fait passer la cotisation de 300€ à 100€, j’ai personnellement abondé le découvert de l’ADAC pour remettre les compteurs à zéro et nous avons changé de banque. Nous sommes désormais au Crédit Mutuel et avons quitté la société Générale. J’attends que tout le monde paie sa cotisation, et que les retardataires couvrent leur retard. Mais c’est dans la façon de fonctionner que nous changeons : désormais, pour les entreprises françaises qui voudront travailler avec nous, il y aura un droit d’entrée en fonction de la taille de l’entreprise et les frais de prospection et de mise en place seront calculés en fonction de l’importance du dossier et des dépenses qu’il entrainera. En clair plus rien ne sera gratuit pour les entreprises étrangères à l’Afrique.
l’ADAC garde comme ETHIQUE :
Le développement économique de l’Afrique , avec les Africains et pour les Africains.
Bien à vous tous
Le Président de l’ADAC
Didier Renaud